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Augmenter le taux d’emploi permettrait-il de rééquilibrer les comptes sociaux ?
La France a l’un des taux d’emploi les plus faibles d’Europe. L’élever au niveau de l’Allemagne aurait un effet positif sur le solde de la protection sociale d’environ 20 Md€, estime la Direction générale du Trésor.
68,1 % des Français en âge de travailler (15-64 ans) occupent un emploi. Un taux qui s’est élevé ces dernières années mais qui reste très inférieur à celui de nos voisins européens. Selon Eurostat, en 2022, la France occupait la 22 place européenne, très loin des 82 % enregistrés aux Pays-Bas et des 76,8 % de l’Allemagne. Une situation qui a conduit la Direction générale du Trésor à s’interroger sur « les effets sur les finances sociales d’un alignement du taux d’emploi français sur celui de l’Allemagne » dans une note récemment publiée.
Un exercice « purement illustratif », rappelle la DG Trésor qui ne revient pas sur les mécanismes et les politiques publiques qu’il faudrait mettre en place pour parvenir à cet alignement, mais sur ses seuls effets sur le solde des comptes sociaux de notre pays.
Aujourd’hui, 13 millions de Français âgés de 15 à 64 ans ne travaillent pas. En faisant passer le taux d’emploi français (68,1 %) au niveau du taux d’emploi allemand (76,8 %), 3,6 millions de Français retrouveraient un emploi. Mais attention, ce chiffre ne reflète pas les différences de volumes d’heures travaillées entre les deux pays (le temps partiel étant plus répandu en Allemagne qu’en France). En tenant compte de ces écarts de temps de travail, cet alignement du taux d’emploi ne créerait, en fait, « que » 1,5 million d’emplois nouveaux.
Selon la DG Trésor, cette hausse du taux d’emploi pourrait augmenter le PIB d’environ 3 % et générerait autour de 15 Md€ de recettes supplémentaires de protection sociale, « notamment via les cotisations sociales et la contribution sociale généralisée générées par les mis en emploi », précise l’étude. Cet alignement viendrait, dans le même temps, abaisser les dépenses de protection sociale d’environ 5 Md€, via notamment la baisse des dépenses de prestations sociales et les moindres revenus de remplacement versés.
Au total, un tel changement pourrait avoir un effet positif sur le solde de la protection sociale d’environ 20 Md€, estime la Direction générale du Trésor.
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